Avec l’été et le soleil, on profite des 5 à 7 pour se détendre en terrasse et qui dit 5 à 7 dit boissons alcoolisées. Il est fréquent que des agressions sexuelles aient lieu, et plus particulièrement, sous l’effet de ce que l’on nomme la drogue du viol. Mais qu’entends-ton vraiment par drogue du viol ?Les drogues du viol, car il y en a plusieurs, sont des drogues qui peuvent être utilisées de façon récréatives, mais qui souvent son utilisées à l’insu d’une personne pour la dominer et prendre possession de son corps sans son consentement. Selon Radio-Canada, 15% des agressions sexuelles seraient liées aux drogues du viol. Ces substances prisent seules n’ont pas forcément plus d’impact que n’importe quelle drogue, mais injecter dans un verre d’alcool, leurs capacités sont amplifiées. De plus, elles sont extrêmement difficiles à repérer, car elles sont incolores et inodores et ne durent pas très longtemps dans le sang, en moyenne 12 heures, selon le type de substance.Bien que lorsque l’on dit drogue du viol, on pense généralement au GHB, d’autres drogues telles que la kétamine, le rohypnol ou les benzodiazépines font parties des substances utilisées comme drogues du viol. Mais la principale drogue du viol, qu’elle soit ou non pris de façon volontaire, reste l’alcool. En effet, c’est la substance la plus souvent utilisée pour agresser sexuellement des personnes.Le CALACS de Charlevoix rappelle les effets de ces drogues. Elles peuvent engendrer une sensation d’avoir trop consommé, puisque les effets de la drogue sont combinés à ceux de l’alcool. Il peut y avoir une perte de vision et d’équilibre, une perte de contact avec la réalité, une absence d’inhibition, de la confusion, une perte de conscience…Très souvent les victimes éprouvent une étrange sensation comme si ce qu’elles avaient vécu n’était pas tout à fait réel, un peu flou. La victime peut douter de ce qui est arrivé. Cela peut également engendrer un sentiment de honte et de culpabilité lié aux inhibitions et au fait d’avoir trop consommé. Lorsque les victimes en parlent, il arrive très souvent que les proches la culpabilisent en lui disant qu’elle aurait pu consommer de façon plus responsable. En raison des circonstances d’une agression sous une drogue du viol, les victimes hésitent très souvent à porter plainte de peur d’être jugé ou de ne pas être cru. De plus, il est souvent très difficile d’identifier si la victime a été droguée, puisqu’elle doit se présenter à l’hôpital pour effectuer des examens permettant d’identifier s’il y avait de la drogue du viol dans son sang et ce, dans les quelques heures suivant l’agression.Peu importe que vous ayez consommé de l’alcool ou de la drogue, que vous ayez accepté de suivre une personne chez elle ou que vous l’ayez invité chez vous, vous n’êtes pas responsable de votre agression sexuelle. Rappelez-vous que le consentement peut être retiré à tout moment lors d’une relation sexuelle et qu’une personne ne peut pas consentir à une relation sexuelle si elle est intoxiquée ou si elle dort. De plus, chaque personne est responsable de vérifier que sa ou son partenaire est consentant.e à avoir une relation sexuelle et ce, à plusieurs moments durant l’acte sexuel. Vous ne portez donc pas seul.e le fardeau de nommer que vous ne souhaitez plus ce rapport sexuel.Nombreuses sont les victimes qui se sentent coupable de ne pas s’être défendues ou de ne pas avoir fui, mais c’est le cerveau qui contrôle nos réactions lorsqu’il est soumis à un stress important. Lorsque nous nous sentons en danger, un signal est envoyé que l’on nomme « combat-fuite ». C’est à ce moment que le cortisol et l’adrénaline, deux hormones sécrétées par notre corps, sont libérées. A ce moment, le cerveau évalue s’il est possible de se battre pour survivre ou s’il est préférable de fuir. Votre corps se prépare alors à l’une ou l’autre des réponses. Les signaux peuvent être l’accélération de votre rythme cardiaque et respiratoire, le ralentissement de la digestion, l’augmentation de la sudation. Dans le cas où votre cerveau évalue que vous n’avez pas la possibilité de vous battre ou de fuir, car le danger est trop grand, c’est alors que vous figez, vous n’arrivez pas à faire quoi que ce soit. Le fait de figer est donc, un phénomène très fréquent et incontrôlable pour les victimes d’agression sexuelle. Si vous n’avez pas agi face à votre agresseur, si vous n’avez rien dit, vous n’êtes pas pour autant responsable de ce qui s’est produit. Le seul ou la seule responsable lors d’une agression sexuelle est la personne qui agresse.Si vous avez été victime d’une agression à caractère sexuel suite à une intoxication par la drogue du viol, vous pouvez contacter la ligne-ressources sans frais 7 jours semaine, 24h sur 24 pour obtenir de l’aide au 1 888-933-9007.Vous pouvez également prendre rendez-vous avec un.e professionnel.le de la santé mentale pour vous aider à surmonter les conséquences de vos agressions à caractère sexuel. Comme travailleuse sociale, je travaille à rétablir le fonctionnement social des victimes en proposant des outils pour gérer les impacts au quotidien sur votre vie.Emma NysTravailleuse sociale en pratique autonomewww.emmanys.com